[:fr]Diane Cornu[:]

[:fr]Oui ! Cette rubrique reprend vie ! Après avoir flâner dans la boutique de Poppy Figue, découvert l’atelier de Madame Coquelicot, et autres belles personnes du monde du mariage toulousain, c’est dans le repère de Diane Cornu que j’ai posé mon appareil photos dernièrement… Mais pas que. J’y ai aussi posé mes oreilles, pour l’entendre parler avec passion non pas de son métier mais de toute la nature qui l’entoure et dont elle s’inspire. Mes yeux aussi, qui ont été émerveillés de voir la minutie et le talent avec lequel elle façonne ces petites fleurs…

J’ai découvert une belle personne (et c’est là que je me suis dit que cette rubrique portait drôlement vraiment bien son nom ☺️), tellement humble et passionnée. Quand on lui parle de la beauté de ses créations, elle nous répond que la beauté ne vient pas de ses doigts mais de la magie de la nature. Alors on se laisse emporter et on la croit. Puis quand on la voit façonner une pétale, on sourit secrètement. Parce que oui la belle ne fait que s’inspirer de ce qu’offre la beauté des plantes mais elle la sublime d’une façon singulière…

Venez, je vous amène découvrir son travail… Et je vous conseille de vous munir d’une bonne tasse de thé (c’est de saison !), parce qu’on va en avoir des choses à vous raconter…

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L’INTERVIEW

C’EST QUOI TON HISTOIRE ?

Le dessin fait partie de ma vie depuis ma naissance. Ça m’a toujours habité, je pense que c’était un moyen pour l’enfant introvertie que j’étais de s’exprimer différemment… A côté de ça, j’ai eu la chance d’avoir un papa vendeur d’outils de bricolage, je l’aidais tout le temps dans son atelier et j’ai développé un côté très manuel. Puis un jour, tournoi de basket de ma soeur et je participe à un atelier pour enfants où j’ai appris à faire du papier recyclé. Ce petit moment de vie qui pouvait paraître insignifiant aux yeux de l’extérieur ne m’a jamais quitté, j’y pensais sans cesse.

Les années ont passé et j’ai continué à développer mon côté artistique et c’est naturellement que je suis arrivée aux Beaux Arts. J’ai alors enfin pu satisfaire la petite fille en moi et redécouvrir cette matière qui m’attirait tant depuis cet atelier : le papier. Je voulais savoir comment on le fabrique, d’où il venait… Pour mon plus grand bonheur, en troisième année, j’ai obtenu un stage à Angers chez Jean-Michel Letellier et Miki Nakamura. Ils travaillent le papier avec des techniques japonaises, ils m’ont appris à redécouvrir cette matière trop oubliée et reléguée à la simple feuille A4 support de communication dont les coûts de production sont réduits au minimum. Au Japon et dans d’autres pays asiatiques, la culture du papier est très différente, il a une place aussi importante que le tissu dans l’art et la décoration. Je voulais tout comprendre, partir de l’essence même de la chose, ne pas l’utiliser juste pour son rendu.

A la même époque, mon amour pour la nature et toute sa beauté s’est développé au travers des nombreuses randonnées que je faisais. C’est aussi là que j’ai découvert l’escalade, le contact à la falaise… J’ai redécouvert le voyage, prendre le temps, découvrir un site, une roche, les personnes qui habitent à cet endroit. J’ai ralenti. Et c’est comme ça que j’ai compris que la nature, qui peut paraître parfois si sauvage, si chaotique, n’était en fait que complexité, géométrie et cohérence. Et contrairement à l’Homme qui a tendance à se mettre en avant dans chacune de ses créations, la nature use de ce pouvoir de manière très humble…

J’ai ensuite obtenu mon DNAP et les questions existentielles qui vont avec. Quoi faire pour la suite ? Je commençais à bien me connaître et je voulais trouver un métier qui serait cohérent avec mon travail artistique et mon amour de la nature. Le métier de fleuriste est alors venu titiller mon esprit. Sachant travailler le papier, j’ai pensé à créer des compositions florales à partir de cette manière pour alimenter mon book que je présentais à des futurs maîtres de stage, ce qui les déroutaient souvent tout en les impressionnant. De fil en aiguille, en partageant ces créations également sur les réseaux sociaux, d’autres portes se sont ouvertes à moi…

Un grand bureau d’architectes m’a contacté pour une (grosse) commande destinée à un de leur salon à Bali. Je n’ai même pas pris leur premier message au sérieux dans un premier temps, ça me paraissait invraisemblable. Ce n’est que quelques jours plus tard que la réalité m’a frappé en pleine face. Je me suis immatriculée en urgence afin de pouvoir honorer cette commande dans les règles et mon entreprise est née. J’ai également gagné quelques prix, c’était une belle récompense pour ce métier qui n’existe pas, qui n’a ni intitulé, ni diplôme.

Les débuts de cette folle aventure ont eu lieu en Lozère, où j’étais immergée dans la nature. Ce fut une période de développement intense, tant d’un point de vue personnel que créatif, où j’ai testé énormément de techniques, de rendus, j’ai appris à me connaître et à savoir vers quoi je voulais aller. Je me nourrissais de la nature pour mon art. De l’observation d’une fleur pendant la grimpe d’une falaise à son façonnage papier, il n’y eu qu’un pas.

La vie m’a ensuite amené à Toulouse et ce fût le dernier déclic qui me manquait. Changer de ville, changer de vie (presque). Je voulais montrer mon univers, au-delà des fleurs en papier, je voulais retranscrire ce qui me fait vibrer, la lecture, l’écriture… J’ai donc créé des collections inspirées des écrivains que j’admire, ceux qui se sont eux-même inspirés de la nature, afin de donner une clé de lecture aux personnes qui ont envie de mieux connaître et comprendre mon travail et qui se cache derrière.

Mais au-delà de ces collections qui sont de petits indices pour mieux appréhender ma vision, c’est le sur-mesure qui me fait vibrer, créer une pièce qui a une histoire, qui correspond à la personnalité de la personne qui la portera. C’est pour ça que j’adore rencontrer mes clients, connaître leur façon d’être. Ça m’aide énormément dans le processus de création. 

Désormais, au-delà des bijoux et bouquets, je développe les décorations de stands, les murs végétaux, les fleurs géantes et autres installations florales pour les vitrines de magasins, restaurants, hôtels… Ce qui me permet d’aller plus loin que la simple création de pièce, c’est tout un espace qui doit être pensé.

COMMENT ÇA SE PASSE SI ON VEUT FAIRE UN MARIAGE AVEC TOI ?

Les mariées me contactent via instagram, mail ou telephone selon leur préférence et le plus tot possible ! L’idéal c’est de m’écrire dès qu’elles ont une idée de leur coiffure car je vais créer le bijou en fonction : chignon, cheveux détachés, etc. Elles m’orientent sur les couleurs, les tons, l’ambiance du mariage… Et on parle également budget afin d’adapter la création en fonction de leurs envies.

Certaines m’indiquent aussi les fleurs qu’elles aiment… J’adore car c’est ce côté création de pièce sur mesure et unique qui nourrit mon travail et ma démarche. Dès que je peux, je fais venir mes clientes à l’atelier pour désacraliser cet aspect « fleurs en papier », j’aime discuter avec elles, ça me permet de mieux cerner leurs personnalités.

Même si j’envoi un nuancier, des photos d’exemples de mes créations déjà faites pour les orienter et les guider, les mariées me laissent beaucoup d’autonomie dans la création du bijou. Une relation de confiance s’installe très naturellement et dès le départ entre nous.

Et la meilleure des récompenses, c’est quand elles me disent que j’ai complètement réussi à les cerner, c’est magique…

TA BUCKET-LIST ?

● Faire un séjour dans un petit village du Vietnam où un père et un fils ont fait revivre une coutume éteinte depuis longtemps à travers la fabrication de fleurs en papier à partir de techniques traditionnelles. Tous les deux ans, ils fleurissent le village, je rêve d’aller là-bas pour échanger avec eux sur nos savoir-faire respectifs.

● Vendre mes bijoux au Printemps Haussman

● Faire une vitrine pour Anthropologie

● Créer des murs végétaux

● Rencontrer Tiffanie Turner

● Créer une collection de couronnes pour hommes

COMMENT REDUIS-TU TON IMPACT SUR NOTRE JOLIE PLANÈTE ?

J’ai un seul fournisseur pour mon papier : il est au Népal, c’est une matiere traditionnelle de ce pays. Il est labélisé commerce équitable, ils ont une démarche très éthique et responsable, une partie de leurs revenus est utilisée pour le développement d’écoles, les employés sont très bien traités et aidés pour la scolarisation de leurs enfants. Quant aux pistils, je me fournis au dernier moulin en France qui en fabrique artisanalement. Il est inscrit au patrimoine culturel. La personne est très à l’écoute, et c’est permettre à une tehnique de continuer à vivre. Pour les rubans enfin, je les prends chez des fleuristes qui les fabriquent eux-même, en soie, avec des teintures à la main, les bobines viennent du Jura, tout est naturel. J’aime cette idée d’avoir un produit beau de A à Z, et pour ça, il faut de belles matière, fabriquées d’une belle manière.[/vc_column_text][vc_column_text]

J’espère vous avoir fait découvrir (ou du moins en apprendre plus) une belle personne… Moi j’étais déjà amoureuse des créations de Diane, mais depuis que je l’ai vu à l’oeuvre, depuis que je l’ai entendu me parler de ce qui la passionne tant dans le façonnage de fleurs en papier, de la nature et de tout ce qui l’inspire, je suis encore plus admirative. J’ai eu la chance de pouvoir tester en direct et croyez-moi (je pense que vous vous en doutiez déjà mais bon…), c’est vraiment pas simple ! On aurait pu rester à ce bureau papoter encore des heures mais la nuit nous guettait et la jolie exposition de Dit Cheyenne nous attendait…

Diane Cornu – Horticultrice Papier
📍13 Rue Vélane, 31000 Toulouse – Uniquement sur rdv
💌 diane.cornu[a]hotmail.fr
https://www.dianecornu.com

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